Chelle Hassal
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Date d'inscription : 01/09/2009
_ What I Like about you
▪ RELATIONSHIPS:
▪ CHANSON DU MOMENT: Forever Young ♪ Youth Group
▪ TOPICS: Open
 |  Sujet: No More Sorrows || Liam <3  Dim 20 Sep - 11:23 | |
| Les journées ne commencent ni ne terminent jamais comme on aimerait qu’elles le fassent. Parfois on s’endort avec un sentiment d’accomplissement qu’on n’attendait pas mais parfois c’est tout le contraire qui se passe. Les pensées tournent et retournent dans notre tête, elles nous empêchent de dormir tant et si bien qu’on finit par se lever, s’habiller et sortir de l’atmosphère nauséabonde où baignent nos sombres pensées pour s’aérer l’esprit et le cœur. Certains vont dans les bars pour boire et oublier, d’autres écoutent de la musique en marchant dans la rue et d’autres encore vont sur la plage nager dans la mer pour y noyer leur morosité. Ils se perdront, se retrouveront, retourneront se coucher pour la plupart…
Chelle, elle, était insomniaque ce soir. Ses pensées se bousculaient trop, se confondaient avec ses émotions et dévastaient sa tête. Tout aurait pu être différent s’il n’y avait pas eu ce coup de téléphone. Elle venait de rentrer du Paradise, ce soir on n’avait pas besoin d’elle alors elle en avait profité pour aller chercher Randy chez la nounou et passer la soirée avec lui. Elle était en train de poser le petit dans son parc quand le téléphone avait sonné. Si elle avait su que la personne au bout du fil était celle qu’elle redoutait depuis tant d’années, elle n’aurait sûrement pas décroché..
« Allo ? »
« Allo Chelle ? C’est moi ! »
« Moi qui ? » avait-elle répondu d’une voix agacée.
« Benh Bobby. Tu te souviens ? »
Silence.
« Chelle, t’es toujours là ? »
« Qu’est-ce que tu fous, pourquoi tu m’appelles ? »
« Je reviens sur Miami pour un moment, j’aurais aimé qu’on se revoie. J’ai beaucoup de choses à te dire et… »
Elle avait raccroché. Pâle de rage et de peur surtout. Une phrase qu’elle avait espéré ne jamais entendre tourbillonnait dans sa tête. Je reviens sur Miami. Attrapant le téléphone, elle l’avait envoyé valser à l’autre bout de la pièce. Dans son parc, Randy avait tourné la tête vers sa mère, intrigué par son comportement. Il avait baragouiné une exclamation interrogative. Il commençait tout juste à parler. Chelle l’avait regardé avec un sourire tendre pour le rassurer puis avait éclaté en sanglots. Voyant sa mère pleurer, Randy avait fait de même sans savoir pourquoi il pleurait. Il avait juste sentit que quelque chose n’allait pas. La jeune femme l’avait prit dans ses bras et serré fort contre elle, autant pour le rassurer lui qu’elle. Le contact rapproché avec sa mère avait calmé l’enfant instantanément. Chelle avait ravalé ses larmes et décidé d’appeler une baby-sitter pour la soirée, elle avait besoin d’air frais. L’appartement empestait la présence de Bobby à présent. Une fois qu’elle eut confié Randy à la jeune fille qui le gardait régulièrement, Chelle avait pris ses clés, son cellulaire, son sac à mains et quitté l’appartement après un dernier câlin à son bébé.
Au début elle avait voulu prendre sa voiture puis s’était finalement décidé à marcher. Elle avait tourné pas mal dans le quartier mais ses pensées étaient restées fixées à Bobby alors elle avait décidé d’aller plus loin. Poussant jusqu’à la plage où elle savait qu’elle se retrouverait presque seule, il n’y avait que quelques couples de jeunes à cette heure. Le reste de Miami était dans les bars, les boîtes de nuit ou au Paradise. L’idée d’y aller lui effleura brièvement l’esprit puis songeant qu’elle verrait tout le monde là-bas, elle décida de l’éviter à tout prix. Elle n’avait aucunement l’envie de se donner en spectacle ce soir.
Arrivée à la plage, elle avait enlevé ses chaussures et marchait à présent pieds nus dans le sable fin. La légère humidité des nuits d’automne était tombée et les grains de sable étaient frais sous la plante de ses pieds. Chelle marcha jusqu’au bord de l’eau et contempla l’océan noir éclairé par une demi-lune argent. La beauté simple de cette vision la frappa soudainement. Elle s’assit dans le sable, elle resterait un peu ici ça lui faisait du bien de regarder les vagues venir mourir à ses pieds.
Le cri d’une jeune femme la tira de ses pensées tranquilles. Elle tourna vivement la tête et constata que la femme qui avait crié riait à présent aux éclats. Fronçant les sourcils, la colère remonta en elle comme un raz-de-marée, elle se laissa submerger par ses souvenirs. Bobby allait revenir à Miami. Le cauchemar. Pendant des mois, elle avait ployé sous ses coups, taisant son ressentiment, se disant que de toute manière ça ne changerait rien, les coups seraient juste plus forts et il y avait le risque qu’il s’en prenne à Randy. Pendant des mois, elle s’était ramenée au Paradise avec des bleus, des marques au visage qu’elle avait essayé de dissimuler.. Les ragots avaient fusé à son sujet, elle avait tout démenti, allant jusqu’à mentir à Liam pour ne pas ravaler sa fierté. Ses marques avaient été sujets de nombreuses engueulades. Jusqu’au jour où Chelle s’était mise à craindre Bobby. Elle avait nourri une telle peur de lui qu’elle se taisait encore plus, elle qui n’avait jamais tu ses pensées… L’indomptable avait été domestiquée, réduite à un simple objet de jouissance et de défoulement.
Poussée par un violent désir de protection envers Randy, elle avait un jour interdit à Bobby de rentrer chez elle. La réaction avait été immédiate, l’alcool avait contribué à sa colère, il avait défoncé la porte de l’appartement de Chelle et avait cogné sur elle comme jamais. Et elle, con comme la Lune, elle avait fermé sa gueule, elle n’avait pas crié. Trop fière. C’était Randy qui avait alerté le voisin par ses cris incessants. L’homme avait trouvé Chelle en sang dans le séjour, inconsciente. Il avait appelé les secours et s’était occupé d’elle et de Randy jusqu’à leur arrivée.
Après cet épisode, Chelle avait été sujette à des insomnies, des crises d’angoisse… etc. La terreur que lui inspirait maintenant Bobby était à l’égal de celle qui l’avait poussée à déménager quelques mois plus tôt. S’il avait eu son numéro il pouvait avoir son adresse, venir chez elle… Les idées affluèrent à son esprit, la colère l’envahit en même temps que la peur. Elle attrapa un caillou à côté d’elle et le balança dans l’eau de toutes ses forces. Elle cria d’une voix furieuse :
« Putain de merde ! Monde de merde ! Foutez moi la paix ! » |
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